La poésie de China Me
Michka Saäl explique le choix de Mary Stephen comme monteuse : « Parce que ses films comme réalisatrice sont poétiques et qu’elle comprendrait mon intention. »
Le film transporte le spectateur dans une réalité concrète, vécue par un milliard de Chinois, en voyageant à travers les poèmes de Zhai Yongming, ces « poésies qu’elle écrit en lisant les journaux du matin », précise Michka Saäl.
Cette poétesse est en effet très connue en Chine pour ses poèmes à la frontière du fait social, car directement inspirés de faits divers souvent violents et qui questionnent donc l’âme la société chinoise.
La réalisatrice a absolument tenu à la rencontrer en faisant littéralement le « siège » de son bar à Chengdu. Malgré la barrière linguistique, les deux femmes se sont retrouvées autour d’une même sensibilité.
Et c’est de cette rencontre qu’est née l’idée de faire lire à Zhai Yongming certains de ses poèmes en espérant que son récit se fonde, se tisse, dans le film. Et elle y parvient d’ailleurs avec une certaine grâce. Il faut dire que, comme la poétesse le confie elle même, ses « poèmes doivent exprimer des sentiments ».
« Je pense que le cinéma et la poésie, l’art en général sont vitaux pour les gens, même quand on ne possède rien ou même dans les moments les plus tragiques. »
Propos recueillis de Guilhem Brouillet dans l'article « China Me: quand Confucius rencontre Lacan, » Rue 89, 15 mars 2014