Michka Saäl

Tragédia

1993, Fiction, 35 minutes, anglais, français, italien

Générique     La vie du film Secrets de tournage

 

Synopsis

Entre deux villes, entre deux femmes, un rendez-vous manqué, un quiproquo, un petit déjeuner réussi. Et une nuit à parler des choses du cœur et de celles du corps et de comment les unes heurtent parfois les autres.

 

Générique

Scénario et réalisation : Michka Saäl

 

Image : Carlos Ferrand

Son : Pierre Bertrand

Montage : Jeanne Peduzzi

Musique : Charmaine Leblanc

 

Production : Canadian Film Centre

 

Avec Sabrina Berreghis, Jean-Émery Gagnon, Amanda Tapping

tragedia.contact sheet 3_001.jpg

La vie du film

1994

Toronto

Tragedia.jpg

Secrets de tournage

Comment embrasser…Photo : Karen Hernandez

Comment embrasser…

Photo : Karen Hernandez

Glaçage à l’italienne

Le premier tiers du film, "Survivre au suicide", sera en anglais jusqu'à ce que UGO découvre que LEA est français. Le deuxième tiers, “En parlant du sexe et en faisant l'amour", sera en français. Le dernier tiers du film, “Le Retour d'Ann”, sera en anglais. Le film entier aura un peu de glaçage italien quand UGO est en en état de choc, amusé ou ému....”

Tiré de scénario Original 1992

Notre pain quotidien, notre douleur quotidienne

Au début, Michka était perdue dans l'environnement anglo du Canadian Film Centre à Toronto. Elle a effectivement appris à parler anglais pendant son séjour. C'est peut-être pour ça qu'elle a tant aimé jouer avec les langues dans le film, surtout avec le mot "pain", qui veut dire "douleur" en anglais. Vers la fin de ce film rempli de quiproquos, le personnage anglophone se rend compte du double sens du mot et dit avec nervosité : "notre pain quotidien, notre douleur quotidienne".

Mark Foss, producteur délégué, New Memories et les aventuriers, 2018

pain.jpg
Michka Saäl et Pierre Bertrand, 2014

Michka Saäl et Pierre Bertrand, 2014

Etrangère dans un monde étrange 

Je me souviens avoir souvent regardé Michka sur le plateau. Elle était formidable, comme d’habitude. Un mix de femme pas imposante, presque gênée parlant un anglais tranquille et discret dans ses phrases hésitantes. Pourtant, ses pieds plantés solidement sur la terre, elle va de l’avant, son assurance nourrie par la certitude qu’elle est entourée d’une équipe technique et logistique qu’elle a choisie elle-même et à laquelle elle peut faire une confiance totale. Elle a passé pas mal de temps avec les comédiens, les imprégnant de son désir de mélanger et concilier les points de vue différents dans cette histoire simple. ‘Daily Bread’ et ‘Daily Pain’ (le pain quotidien et la peine quotidienne) deviennent une même chose. Les mondes s’entremêlent subtilement. Le sens vient de ce que le spectateur prend et distille lui-même. Il y a Toronto, Montréal et pas mal de Tunisie là-dedans. J’adore ce film.

Pierre Bertrand, Son, 2018

Carlos Ferrand et Michka Saäl sur le tournage de Tragédia à Toronto.Photo : Karen Fernandez

Carlos Ferrand et Michka Saäl sur le tournage de Tragédia à Toronto.

Photo : Karen Fernandez

Le rouge est une couleur chaude

Nous nous sommes rencontrés en tant qu’immigrants du tiers monde. J’étais attiré par son côté juif, son contexte tunisien, comment elle a vécu à Paris et est venue au Québec. Elle a amené l’Autre avec elle, ce qui est rare. Nos esthétiques péruvienne et tunisienne se sont réunies pendant le tournage de “Tragédia”. Nous étions à Toronto – un pays anglo –, attendant que les gens nous disent qu’on était “trop”. Goethe disait que le monde occidental a peur de la couleur, qui est comme un cheval fou qu’on ne peut pas dompter. Mais Michka était exubérante. Elle adorait la couleur, l’expressivité et l’émotion. Elle était sans peur. Il y a une scène où la lumière était complètement rouge. Elle était le contraire d’austère. J’ai adoré ses écharpes, ses bagues, ses colliers, la couleur de ses cheveux. Je me sentais chez moi à côté d’elle. Michka est une des rares personnes que je considère comme une “cousine”.

Carlos Ferrand, Directeur de photo, 2018